Au Togo, l’année 2024 marquera un tournant historique avec la mise en place de l’Assurance Maladie Universelle (AMU), destinée à couvrir l’ensemble de la population. Cette grande réforme, promise par le Président Faure Gnassingbé lors de la dernière élection présidentielle, répond à l’engagement de garantir à tous les Togolais un accès aux soins de santé essentiels.
Depuis 2012, seulement 8 % de la population, principalement les fonctionnaires et certains corps constitués, bénéficiaient de cette couverture. Désormais, à partir de janvier 2024, l’AMU, gérée conjointement par l’Institut National d’Assurance Maladie (INAM) et la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), s’étendra aux salariés du secteur privé, aux travailleurs indépendants, et même aux travailleurs des secteurs informel et agricole.
La loi de 2021, rendant l’AMU obligatoire, impose aux entreprises de déclarer leurs employés et de verser une part des cotisations sociales destinée à financer ce dispositif. Ce système repose sur la solidarité et le partage des risques, permettant ainsi de réduire la charge financière des soins pour chaque assuré.
Pour renforcer cette réforme, le gouvernement togolais a récemment adopté des décrets visant la création d’un panier de soins de référence, garantissant un accès équitable aux soins de santé essentiels pour toutes les couches sociales. L’exécutif a souligné que la réussite de cette réforme nécessite une collaboration active de l’ensemble des acteurs : citoyens, partenaires sociaux, institutions publiques, ainsi que les partenaires techniques et financiers.
Cette réforme impose toutefois un double défi au Togo : relever les capacités du système de santé et maîtriser les implications financières. Le pays bénéficie notamment d’un financement de 70 milliards de francs CFA de la Banque mondiale pour soutenir cette réforme ambitieuse.
Sur le plan des infrastructures, les autorités togolaises ont lancé la construction de plus de 200 centres de santé primaire et la réhabilitation de 300 autres, pour un total de 500 établissements en cours d’équipement. Des partenariats public-privé permettront également de construire cinq centres modernes de soins mère-enfant, dont le premier devrait être inauguré à Lomé en 2024. En parallèle, le gouvernement prévoit le recrutement de nouveaux agents de santé pour renforcer le personnel soignant.
Le 7 novembre, le ministre de l’Accès Universel aux Soins, Jean-Marie Koffi Ewonoulé Tessi, a rencontré le personnel de santé à Lomé, réaffirmant que l’objectif de l’AMU va au-delà de la simple couverture : il s’agit de garantir aux Togolais des soins de qualité. Il a rappelé aux agents de santé leur rôle essentiel dans la réussite de cette réforme d’envergure.